• je me suis trompée de route...

    Vous rêviez vous quand vous étiez enfant ? vous rêviez de quoi ?
    -          Moi … non. Enfin, je ne crois pas, je ne m’en souviens pas. J’ai en mémoire la même rythmique qu’aujourd’hui : parcourir aujourd’hui  en attendant demain, un « demain » dénué de fond, juste pour la forme, sans idée ni envie quant à son contenu, juste une échéance, celle qui précède la suivante.
    Vous rêvez aujourd’hui ? vous rêvez à quoi ?
    -          Moi… non. Enfin, je ne sais pas, je n’ai pas la « technique » il me semble. J’aspire à rien d’autre qu’à être à demain, sans idée de ce qu’il aura de semblable ou différent quant à aujourd’hui, sans objectif ni flamme, sans projet ni passion. Juste habitée par une envie… envie d’autre chose, d’être une autre, envie de l’Autre… c’est impalpable, indéfini, trop vaste pour y adhérer vraiment. Il est peut être là l’engrenage défaillant : l’illusion en guise de fil d’ariane ne peut conduire que droit dans le  brouillard et parfois le mur.
    Le remède est simple me dit-on : «  prends toi en mains, tu es seul maître du jeu »
    -          Dites moi comment changer de train en marche ? peut-on vraiment tout rebâtir en partant de rien lorsqu’on a déjà « joué » 32 ans de vie ? qu’est ce qui reste modulable à ce stade ?
    Professionnellement « balancée » sur la mauvaise case, je ne pense pas être l’exemple de la Passionnée de son « art » ; au grand jeu des contradictions, j’ai pris la voie aux antipodes de ce qui semble me faire légèrement vibrer. J’ai nié le « manuel », le « concret » pour m’engager dans l’intellectuellement plus « notable ». Pied de nez à la contradiction, j’ai poursuivis dans des secteurs « socialisants » faciles d’accès sans grande perspective d’évolution ; éternelle insatisfaite je ne me suis pas arrêtée en si bon chemin de « comment bâtir un CV mi-figue mi-raisin 100% sans jus », j’ai pris l’option de braquer sévèrement dans la voie des « longs crocs »…  ce dernier épisode, est pour l’heure sans commentaires, c’est un chantier en cours, le grand saut pour dans une 10aine de jours. Affaire à suivre !
    Amicalement  j’ai cultivé l’éloignement, le CV de sauterelle m’a été d’un grand secours : il a été le prétexte idéal, l’alibi incontestable du « déracinement » répétitif auquel je me suis appliquée.
    Amoureusement éteinte, j’ai substitué l’absente par des aventures KOtiques en me déclarant « hors jeu » avant même le départ ! Lourd fardeau, douloureux échecs je traîne comme une 2e peau. Devenue aimant à « éjecter » je m’épuise à me laisser tenter par la dépendance « affective », l’effet boule de neige aidant, je m’écrase de plus en plus haut et m’endolorie chaque fois davantage. Atteinte de troubles du comportement alimentaire depuis plus de 12ans cette nébuleuse ne fait qu’enfler les symptômes de la « mal aimée » qui réside en moi.
    Instable sur toute une ligne que je discerne de plus en plus mal, j’erre et/ou avance avec MES notions d’équilibre, très relatives, a fortiori puisqu’elles me sont propres (même si elles me semblent souillées par tant de douleur)
    Au jeu de la théorie, les plans / schémas de  vie (de la  rhétorique, de la foutaise !) à retracer je suis prem’s. tout me semble très clair, programmable mais INVIVABLE, non viable, utopique !
    Comment faire fi des paramètres  immuables ? j’ai voulu croire que Vouloir était la clé, la condition sine qua non à la métamorphose, il n’en est rien car rien n’est aussi simple, les conditions accessoires le sont davantage encore.
    Aller vers les autres ?
    -          comment imaginez vous qu’une trentenaire endurcie et schizophrénée tiraillée entre sa  maladie et l’envie d’affranchissement de ses carcans  puisse matériellement, concrètement se donner les moyens de s’y essayer ? soyons réalistes : iriez-vous errer sur une terrasse puis une autre seul(e), multiplier l’expérience jusqu’à ce qu’une âme perdue croise votre regard par définition plongé dans votre bouquin pour se donner la contenance minimum à laquelle s’applique les esseulés ? Et quand bien même… seules les lignes grisées du grimoire  en question auront la grâce de voir vos yeux !
    La liste s’interrompt dès la première donnée car, de fait, sans l’autre … rien !
    J’ai goûté longtemps aux joies de l’ermite pour savoir qu’elles ne sont qu’un leurre. Passagèrement salutaire, le repli n’est qu’un engrenage vide infertile et épuisant vous forçant à vivre dans l’autisme celui qui vous révèle très vite inapte à l’autosuffisance et vous transforme en  handicapée de la vie.
    Chacune de mes analyses soulève inéluctablement une question dont le poids n’a d’égal que le vertige qu’il m’inspire : comment fais-je ? comment ai-je fait pour parader au milieu de tout et de tous dans cet habit ? combien de temps vais-je pouvoir continuer à faire le paon et supporter » mon profondément  obscur » ?
    J’attends demain…

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